Chers toutes et tous,
Nous
avons reçu plusieurs signaux d’alerte concernant une offensive
importante, menée dans de nombreux départements contre
le programme « abcd de l’égalité » lancé par le ministère des droits
des femmes. Liées pour certaines à l’extrême-droite et aux mouvements de
« la manif pour tous », ces personnes font un amalgame entre ce
programme et un enseignement de la « théorie du genre »
dont l’objectif serait d’apprendre l’homosexualité aux enfants dès la
maternelle. Ils invitent les parents à ne pas envoyer leurs enfants à
l’école un jour par mois (voir tract joint).
Les
abcd de l’égalité visent à éduquer à l’égalité garçon-fille et à
travers elle à lutter contre les discriminations
sexuelles. Vous trouverez en pièce jointe différents documents de
présentation. Ces modules seront proposés cette année dans plus de 600
classes de la grande section de maternelle au CM2, avant d’être
généralisés. L’objectif affiché du ministère des droits
des femmes est d’ « amener dès le
plus jeune âge les élèves à s’interroger sur leurs représentations du
monde, les freins qu’ils s’imposent à eux-mêmes parce que filles, parce
que garçons, le respect qu’ils se portent, etc. »
et de « prévenir très tôt les phénomènes d’autocensure comme ceux de
violence, donner confiance en eux, aux filles comme aux garçons, pour
simplement être soi en ne se laissant pas enfermer dans des carcans et
des rôles prédéterminés et inégalitaires. »
Ce programme s’inscrit dans le cadre des enseignements existants : en éducation physique et sportive, dans les cours
d’éducation artistique, d’histoire, etc..
Les opposants à ce projet ne disent pas qu’ils sont contre l’égalité entre les
femmes
et les hommes (inscrite dans le préambule de la Constitution). Ils
cherchent à faire peur aux parents d’élèves en expliquant que la
« théorie du genre » vise à remettre
en cause les fondements naturels biologiques de l’identité des sexes
afin de nier la différence entre un homme et une femme et à imposer
l’homosexualité comme nouvelle norme sociale.
Il n’existe pas une « théorie du genre » en sciences sociales (ni en sciences), mais il existe de
nombreux travaux dits « sur le genre » reposant sur l’idée que les stéréotypes
sexués (par exemple : un garçon ne peut pas jouer à la poupée, les
filles ne sont pas faites
pour être ingénieur, etc.) sont socialement construits, et que la
différenciation sexuelle des places occupées dans la société par les
hommes et les femmes n’est pas prescrite par la nature.
Nous considérons, nous, que ce type de projet pédagogique développe l’esprit
critique et peut permettre de lutter contre tous les stéréotypes : racistes, d’âge, de classe, etc.
Bien amicalement,
Sylvie FROMENTELLE,
Vice-présidente
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