lundi 25 janvier 2016

Déclaration de la FCPE GIRONDE pour le CDEN du 25 janvier 2016

Monsieur le Président du Conseil départemental de la Gironde
Monsieur le Directeur Académique des Services de l’Education Nationale,
Monsieur le Vice-Président du Conseil départemental en charge de la politique
éducative et des collèges,
Mesdames, Messieurs les membres du CDEN,

Puisque nous sommes encore dans les temps, nous vous souhaitons de passer une très heureuse année 2016.

De notre côté nous avons relevé quelques points qui pourraient entraver quelque peu l’atteinte du bonheur selon la FCPE en 2016 comme en d’autres années :

Concernant les élections des représentants de parents d’élèves, cette année encore, aucune campagne médiatique n’a été organisée par le Ministère de l’Education Nationale pour rappeler l’importance des élections scolaires qui ont eu lieu dans tous les établissements. Une fois de plus, ce scrutin s’est déroulé dans la plus grande indifférence alors qu’il est la pierre angulaire d’une vraie coéducation entre parents et équipes éducatives sur le terrain.
Lorsque la FCPE avait rencontré Madame La Ministre en juillet dernier à propos des élections, celle-ci s’était engagée sur une communication. Force est de constater qu’il n’y a eu depuis aucune communication.
Plus généralement, la circulaire de 2006, sur le rôle et la place des parents dans l’école, les horaires des réunions, est encore trop souvent ignorée. 
En effet, l’application des textes est loin d’être effective. Nous devons batailler dans les établissements pour que soit appliqué notre droit de diffusion, d’information, d’affichage... Mais dans un même temps, on évoque un statut des parents d’élèves ou de coéducation ! Les instances de l’éducation nationale doivent commencer par tenir compte des contraintes professionnelles des parents et veiller à faire appliquer le décret de 2006.

Nous renouvelons ici nos plus vives inquiétudes quant à la mise en place de la réforme du collège ; en effet, le calendrier se faisant de plus en plus pressant, le mécontentement de beaucoup de parents grandit et nous souhaitons relayer ce mécontentement. Nous avons déjà évoqué nos réticences face à ce projet de réforme qui nous semble aller à l’encontre des objectifs qu’il se propose d’atteindre ! Comment une plus grande autonomie des établissements peut-elle aller vers plus d’égalité au niveau national ? Pourquoi la diminution des heures d’enseignement reçues par nos enfants n’est-elle pas compensée par un calendrier annuel plus cohérent, notamment en fin d’année scolaire? 
Pourquoi, si ce n’est pour d’évidentes raisons économiques, la mise en place de cette réforme n’a-t-elle pas été échelonnée afin de respecter les choix d’option et le cursus des élèves de 4 e et 3 e qui vont faire les frais de cette mise en place « express » et qui s’avère manifestement très complexe à organiser ? Comment se fait-il que le maintien des classes bilangues se fasse dans certains  établissements et pas dans d’autres où cela existait ? Pourquoi la plupart des établissements privés a pu conserver ces classes ? Pourquoi Paris conserve 100% de ces classes ? Est-ce cela l’égalité ? Les parents d’élèves sont inquiets car ils ont pris la mesure depuis longtemps de l’importance de l’enseignement des langues étrangères. Or les effectifs très lourds des classes de collèges ne permettent pas l’acquisition dans de bonnes conditions de ces enseignements et la réforme ne tient pas compte de ces effectifs chargés.

Concernant la dotation globale de fonctionnement des collèges dont il est question aujourd’hui, nous voyons que dans le budget il y a une baisse des dépenses d’électricité : voilà un point très positif ! Mais à quand des dépenses nulles grâce à l’autonomie des établissements alimentés par leur propre production d’énergie renouvelable. Ne peut-on pas envisager une réforme de ce côté-là aussi ?
Quels sont les axes de la politique énergétique envisagés pour les établissements scolaires à l’issue de la très fructueuse COP 21 ? 
Dans les projets construction, restructuration en cours ou prochains, la FCPE 33 se demande
-comment se traduit ou se traduira concrètement une meilleure intégration des parents en tant que co-éducateurs au sein des établissements scolaires,
-comment les collèges de l’avenir intégreront matériellement « l’esprit de la réforme » avec des salles plus adaptées aux enseignements pratiques sans doute réalisés plus souvent en groupes , des salles de réunions pour la concertation et pour les enseignants, un espace parents ...

Nous rappelons le retard de la Gironde quant à l’intégration des élèves porteurs de handicap et la discordance avec les départements voisins. Nous vous alertons également sur la situation d’enfants nécessitant des soins, de la rééducation et/ou un suivi régulier parfois sur le temps scolaire quand aucune autre solution n’a été trouvée dans le contexte local, et qui font l’objet de refus de la part des directeurs d’écoles, comme à Marcheprime par exemple. 

Nous constatons à nouveau que le taux de scolarisation des élèves de moins de 3 ans dans les écoles publiques reste insuffisant et ne répond pas à la demande des parents qui se tournent du coup vers le privé...

La FCPE souhaite alerter sur la situation des jeunes en grande difficulté avec notamment la question des mineurs isolés dont un certain nombre continue de rester à l’hôtel sans scolarisation, comme nous l’avons déjà dénoncé ici en CDEN, alors que celle-ci est indispensable pour qu’il puisse se construire un avenir professionnel, pour qu’il puisse se construire un avenir en France dès qu’ils deviennent majeurs : l’obtention de papiers ne peut se faire en effet que s’ils ont suivi avec succès une formation qualifiante.

Nous renouvelons également notre étonnement et notre consternation face aux problèmes de non-remplacements d’enseignants et nous dénonçons la rupture de continuité du service public auquel a droit tout élève en France. Nous avons reçu depuis le début d’année beaucoup de plaintes de parents s’inquiétant du non remplacement d’un enseignant pendant plusieurs jours et même parfois plusieurs semaines, ce qui nous conduit de nouveau à demander plus de postes d’enseignants afin que de telles situations cessent !

Nous dénonçons une fois de plus les dates du brevet : (voir notre Déclaration du 24 juin 2014.) et nous demandons à ce qu’elles soient repoussées aux 29 et 30 juin 2016.

Merci de votre écoute.

vendredi 22 janvier 2016

Ce soir pas de devoirs!

« Ce soir pas de devoirs ! »

La FCPE dénonce depuis longtemps la persistance des devoirs à la maison, dont personne n'a jamais prouvé l'utilité et qui ne font qu’accentuer les inégalités entre les enfants selon qu’ils peuvent ou non bénéficier d’aide à la maison. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les devoirs sont proscrits à l’Ecole primaire depuis 1956.

Par « devoirs », il faut entendre des exercices écrits répétitifs ou l’apprentissage de leçons non encore vues en classe, sous quelque forme que ce soit, soit la délégation de tâches purement scolaires à la famille. Il n’est pas dans notre propos d’interdire toute forme de travail personnel à la maison, mais en respectant le principe suivant : montrer à la maison ce qui a été fait à l’école, ou en proposant une préparation ou un prolongement d’une leçon par une recherche personnelle.

La circulaire du 29 décembre 1956 a édicté « la suppression des devoirs à la maison ou en étude », soulignant : « Six heures de classe bien employées constituent un maximum au-delà duquel un supplément de travail ne peut qu’apporter une fatigue préjudiciable à la santé physique et à l’équilibre nerveux des enfants. Enfin, le travail écrit, fait hors de la classe, hors de la présence du maître et dans des conditions matérielles et psychologiques souvent mauvaises, ne présente qu’un intérêt éducatif limité. En conséquence, aucun devoir écrit ne sera demandé aux élèves hors de la classe. Cette prescription a un caractère impératif ».

Bien qu’ « impérative », cette circulaire n’est pas appliquée partout, loin s’en faut... Et pourtant, ses motivations sont toujours valables aujourd’hui..

La position de la FCPE affirme notamment dans son projet éducatif que « c’est en classe que doivent se faire les apprentissages et non à travers des devoirs qui relèvent souvent d’une délégation donnée aux familles, ce qui renvoie l’échec d’un élève à sa responsabilité individuelle et familiale, renforçant ainsi les inégalités culturelles et sociales. La FCPE s’oppose clairement aux devoirs à la maison et refuse la sous-traitance pédagogique aux familles. La règle est que l’enfant doit montrer à la maison ce qu’il a fait à l’école et non pas montrer à l’école ce qu’il a fait à la maison. »

  • Le travail personnel doit être adapté, aussi bien en durée qu’en contenu, à l’élève.
  • Il doit démarrer en classe, de façon à être bien un prolongement à la maison.
  • Pour l’enfant en échec, les devoirs ne sont que source de stress et d’angoisse
  • Le temps non scolaire de l’enfant ne doit pas être monopolisé par l’école
  • Le temps habituellement consacré aux devoirs doit être libéré pour faire autre chose (lire, pratiquer une activité culturelle ou sportive...) et faire autrement.
  • Les devoirs sont la cause de conflits entre parents et enfants. Ce climat est contreproductif. Il met l’école plutôt du côté des contraintes et n’incite pas au plaisir d’y aller.
  • Ce n’est pas le rôle des parents de remplacer les insuffisances de l’Ecole, ni de contrôler ce qui y est fait, ni de chercher à reproduire (mal) ce que font les enseignants
  • Les parents les plus éloignés de l’Ecole se trouvent parfois dépourvus face à un exercice considéré comme simple par les enseignants. Cela constitue une base de conflit potentiel entre élève et école.