vendredi 31 janvier 2014

Menaces contre les parents d'élèves : la FCPE nationale porte plainte

Chers toutes et tous,
Un message clairement menaçant a été adressé à plusieurs CDPE mardi. Bien que n’étant pas directement destinataires de ces mails, nous estimons que la fédération entière est visée puisque c’est bien « la FCPE » qui est citée. Il n’est pour nous pas acceptable de nous laisser intimider par de tels propos.
Le CA national a donc décidé de porter plainte contre X. Ceci afin de protéger aussi bien les salariés du siège et des CDPE que les élus et adhérents de toute la fédération. Cette plainte permettra également aux services de police de rechercher le ou les auteurs du message.
Des CDPE ont aussi décidé de faire cette démarche. Nous sommes en contact avec l’APAC, notre assurance, pour voir dans quelle condition cette action pourrait être prise en charge en cas de frais. Il s’agit notamment de voir si toutes les plaintes seront regroupées ou poursuivies individuellement. Tenez-nous rapidement au courant de vos démarches éventuelles.

Par ailleurs, au-delà des communiqués communs publiés ces derniers jours sur cette affaire, vous trouverez, en page d’accueil du site Internet de la fédération un dossier de ressources sur l’égalité filles - garçons et les ABCD de l’égalité : http://www.fcpe.asso.fr/index.php/focus/item/962-information-sur-l-egalite-fille-garcon-a-l-ecole.

Merci de rester vigilants et bon courage à tous.

Paul RAOULT,
Président

Fédération des Conseils de Parents d’Elèves des Ecoles Publiques

jeudi 30 janvier 2014

Communiqué de L'ESPER - Défendre l'Ecole de la République laïque et gratuite face aux attaques de l'extrême droite et des extrémismes religieux

Communiqué de L’ESPER
Défendre l’Ecole de la République laïque et gratuite face aux attaques de l’extrême droite et des extrémismes religieux.

Le conseil d’administration de L’ESPER qui s’est réuni le 27 janvier dernier condamne avec vigueur les manipulations, désinformations, et les stratégies délibérées de l’extrême droite et de quelques groupes religieux extrémistes qui s’en prennent à l’Ecole de la République.

L’ESPER s’inquiète de l’atmosphère que font régner quelques groupes minoritaires extrémistes rassemblés ces dernières semaines en France en un mouvement inepte et dangereux.

Ces groupuscules font dorénavant pression sur l’Ecole de la République, leurs enseignants, les parents d’élèves et même les enfants. Ils ne revendiquent aucun changement, aucune réforme. Ils organisent minutieusement le discrédit et l’affaiblissement, à travers l’Ecole, des fondements même de la République et notamment la laïcité.

Dernier subterfuge en date : la théorie du genre serait enseignée à l’Ecole, ce qui conduit quelques pseudo idéologues à se chercher un autre combat que celui perdu du mariage pour tous l’an passé par la mise en place de la « JRE (Journée de Retrait des Enfants) ». En ligne de mire, l’ABCD de l’Egalité qui a vocation à sensibiliser les enfants et les jeunes à l’égalité femmes-hommes à l’Ecole.

L’ESPER et ses organisations ne sont pas dupes de ces manipulations : des groupuscules s’emparent de ce sujet et n’hésitent pas à jeter l’opprobre sur les personnels de l’éducation nationale, les éducateurs et des parents d’élèves pour mieux discréditer le principe laïc de l’Ecole de la République.

Ces mouvements constituent une menace aussi bien par l’ampleur que pourrait prendre le mouvement, que par la méthode utilisée pour convaincre les parents de participer à ces évènements.

L’ESPER rappelle très simplement les trois mots inscrits sur les frontons de nos écoles publiques : « liberté, égalité, fraternité ». Elle appelle toutes les forces attachées aux valeurs républicaines à s’opposer à l’idée nauséabonde véhiculée par quelques polémistes en mal d’audience, quelques groupes religieux enhardis et quelques nostalgiques des périodes sombres de notre histoire.

Elle rappelle que la laïcité n’est pas une opinion, c'est le principe essentiel de la République, c'est elle qui garantit l’égalité de tous les citoyens de la République tant décriée par ces mouvements radicaux.


Paris, le 30 janvier 2014

L’ESPER (L’Economie Sociale Partenaire de l’Ecole de la République) est une association rassemblant 45 organisations de l’Economie sociale (associations, mutuelles, coopératives, syndicats) agissant dans le champ de l’Ecole et de la communauté éducative. Ses membres mènent ainsi des activités dans les domaines suivants : santé, assurance, banque, médico-social, formation, accompagnement des métiers éducatifs, centres de vacances et de loisirs, activités post et périscolaires…

L’ESPER a vocation à constituer un espace d’échange et de dialogue entre ses membres, et à exprimer des prises de position communes sur ses conceptions de l’Ecole publique laïque et de la société.

L’ESPER, c’est : 4,5 millions de personnes protégées par une mutuelle santé ; 13,5 millions de personnes protégées par une mutuelle d’assurance ; 1,2 million de sociétaires d’une coopérative bancaire ; 5,9 milliards d’euros de budget ; 46 000 salarié(e)s sur toute la France ; 1 450 établissements ou services de santé et médico-sociaux ; 5 000 centres de loisirs ; 300 centres de vacances.

Contact : L’ESPER – 3 square Max HYMANS – 75 015 PARIS –  01 43 06 29 21 – 06 10 31 16 00

Communiqué de Presse du CNAL : Quand les intégrismes se rejoignent, quand les obscurantistes se dévoilent

COMMUNIQUE DE PRESSE DU CNAL
Quand les intégrismes se rejoignent, quand les obscurantistes se dévoilent
Une campagne nationale nauséabonde incite les parents d'élèves de maternelle et d'élémentaire à ne pas envoyer leurs enfants à l'école au prétexte fallacieux de l'introduction d'une prétendue « théorie du genre » dans les enseignements.

Une des cibles des organisateurs est le projet pédagogique actuellement conduit dans dix académies, et correspondant à une expérimentation des « ABCD de l'égalité » qui a comme objectifs de transmettre, dès le plus jeune âge, la culture de l'égalité et du respect entre les filles et les garçons, de démonter les stéréotypes de genre ou de prendre en compte la construction complexe de l’identité sexuelle des jeunes.
Le CNAL rappelle que l’Ecole publique est laïque. Elle doit donc éclairer tous les jeunes sur la société et les amener à se construire en citoyens respectueux d’eux-mêmes et des autres, tolérants et ouverts sur le monde. Il rappelle en outre que l’assiduité scolaire est une obligation.
Les organisations du CNAL* condamnent l’intolérance des intégrismes qui mènent à l’obscurantisme, qui voudraient menacer la concorde nationale dont l’école publique est le creuset. L’égalité de droit et de devoir entre les citoyens est un préalable à la liberté de chacun. L’éducation pour l’égalité entre les filles et les garçons est un enjeu décisif pour réussir à construire une société plus juste.

Paris, le 30 janvier 2014
Celine Rigo

Secrétaire générale du CNAL

mercredi 29 janvier 2014

Stop à la désinformation sur l'éducation sexuelle à l'Ecole !

La polémique enfle sur le soi-disant enseignement de la "théorie du genre" à l'école. 

La FCPE, le SE-UNSA, le SGEN-CFDT et le SNUIPP-FSU tiennent à rassurer les parents et à rappeler en quoi consiste les ateliers "ABCD de l'égalité" lancés par le ministère de l'Education nationale et le ministère des Droits des femmes. Les ABCD de l’égalité visent à éduquer à l’égalité garçon-fille et à travers elle à lutter contre les discriminations sexuelles. L’enseignement de l’égalité entre les femmes et les hommes est prévu par la loi depuis 1989 et les ABCD de l’égalité s’inscrivent dans le cadre des enseignements existants : en éducation physique et sportive, dans les cours d’éducation artistique, d’histoire, etc.
En aucun cas, l'objectif de ces ateliers serait d’apprendre l’homosexualité aux enfants dès la maternelle ni de proposer des « travaux pratiques sexuels » en classe, comme le colportent des rumeurs et une instrumentalisation politique.                          

Il n’existe pas de « théorie du genre » mais il existe de nombreux travaux dits « sur le genre » reposant sur l’idée que les stéréotypes sexués (par exemple : un garçon ne peut pas jouer à la poupée, les filles ne sont pas faites pour être ingénieur, etc.) sont socialement construits, et que la différenciation sexuelle des places occupées dans la société par les hommes et les femmes n’est pas prescrite par la nature.
La FCPE, le SE-UNSA, le SGEN-CFDT et le SNUIPP-FSU considèrent qu’un projet pédagogique comme celui des ABCD développe l’esprit critique des enfants et peut permettre de lutter contre tous les stéréotypes : racistes, d’âge, de classe, etc. Les organisations demandent au ministre de tout mettre en œuvre pour informer les familles du contenu réel des ABCD de l’égalité et pour soutenir le  travail pédagogique des enseignants au service de la réussite de leurs élèves.


vendredi 24 janvier 2014

Offensive contre les "abcd de l'égalité" et la "théorie du genre"

Chers toutes et tous,

Nous avons reçu plusieurs signaux d’alerte concernant une offensive importante, menée dans de nombreux départements contre le programme « abcd de l’égalité » lancé par le ministère des droits des femmes. Liées pour certaines à l’extrême-droite et aux mouvements de « la manif pour tous », ces personnes font un amalgame entre ce programme et un enseignement de la « théorie du genre » dont l’objectif serait d’apprendre l’homosexualité aux enfants dès la maternelle. Ils invitent les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l’école un jour par mois (voir tract joint).  

Les abcd de l’égalité visent à éduquer à l’égalité garçon-fille et à travers elle à lutter contre les discriminations sexuelles. Vous trouverez en pièce jointe différents documents de présentation. Ces modules seront proposés cette année dans plus de 600 classes de la grande section de maternelle au CM2, avant d’être généralisés. L’objectif affiché du ministère des droits des femmes est d’ « amener dès le plus jeune âge les élèves à s’interroger sur leurs représentations du monde, les freins qu’ils s’imposent à eux-mêmes parce que filles, parce que garçons, le respect qu’ils se portent, etc. » et de « prévenir très tôt les phénomènes d’autocensure comme ceux de violence, donner confiance en eux, aux filles comme aux garçons, pour simplement être soi en ne se laissant pas enfermer dans des carcans et des rôles prédéterminés et inégalitaires. »

Ce programme s’inscrit dans le cadre des enseignements existants : en éducation physique et sportive, dans les cours d’éducation artistique, d’histoire, etc..
                                                                                                                                                                                                                                                        
Les opposants à ce projet ne disent pas qu’ils sont contre l’égalité entre les femmes et les hommes (inscrite dans le préambule de la Constitution). Ils cherchent à faire peur aux parents d’élèves en expliquant que la « théorie du genre » vise à remettre en cause les fondements naturels biologiques de l’identité des sexes afin de nier la différence entre un homme et une femme et à imposer l’homosexualité comme nouvelle norme sociale.

Il n’existe pas une « théorie du genre » en sciences sociales (ni en sciences), mais il existe de nombreux travaux dits « sur le genre » reposant sur l’idée que les stéréotypes sexués (par exemple : un garçon ne peut pas jouer à la poupée, les filles ne sont pas faites pour être ingénieur, etc.) sont socialement construits, et que la différenciation sexuelle des places occupées dans la société par les hommes et les femmes n’est pas prescrite par la nature.

Nous considérons, nous, que ce type de projet pédagogique développe l’esprit critique et peut permettre de lutter contre tous les stéréotypes : racistes, d’âge, de classe, etc.

Bien amicalement,
Sylvie FROMENTELLE,

Vice-présidente

Documents:

lundi 6 janvier 2014

Ce soir pas de devoirs !


La FCPE dénonce depuis longtemps la persistance des devoirs à la maison, dont personne n'a jamais prouvé l'utilité et qui ne font qu’accentuer les inégalités entre les enfants selon qu’ils peuvent ou non bénéficier d’aide à la maison. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils sont proscrits à l’Ecole primaire depuis 1956.

La circulaire du 29 décembre 1956 a édicté « la suppression des devoirs à la maison ou en étude », soulignant : « Six heures de classe bien employées constituent un maximum au-delà duquel un supplément de travail ne peut qu’apporter une fatigue préjudiciable à la santé physique et à l’équilibre nerveux des enfants. Enfin, le travail écrit, fait hors de la classe, hors de la présence du maître et dans des conditions matérielles et psychologiques souvent mauvaises, ne présente qu’un intérêt éducatif limité. En conséquence, aucun devoir écrit ne sera demandé aux élèves hors de la classe. Cette prescription a un caractère impératif ».

Bien qu’ « impérative », cette circulaire n’est pas appliquée partout, loin s’en faut… Et pourtant, ses motivations sont toujours valables aujourd’hui.

La position de la FCPE affirme notamment dans son projet éducatif que « c’est en classe que doivent se faire les apprentissages et non à travers des devoirs qui relèvent souvent d’une délégation donnée aux familles, ce qui renvoie l’échec d’un élève à sa responsabilité individuelle et familiale, renforçant ainsi les inégalités culturelles et sociales. La FCPE s’oppose clairement aux devoirs à la maison et refuse la sous-traitance pédagogique aux familles. La règle est que l’enfant doit montrer à la maison ce qu’il a fait à l’école et non pas montrer à l’école ce qu’il a fait à la maison. »

Par « devoirs », il faut entendre des exercices écrits répétitifs ou l’apprentissage de leçons non encore vues en classe, sous quelque forme que ce soit, soit la délégation de tâches purement scolaires à la famille.
Il n’est pas dans notre propos d’interdire toute forme de travail personnel à la maison, mais en respectant le principe suivant : montrer à la maison ce qui a été fait à l’école, ou en proposant une préparation ou un prolongement d’une leçon par une recherche personnelle.

  • Le travail personnel doit être adapté, aussi bien en durée qu’en contenu, à l’élève.
  • Il doit démarrer en classe, de façon à être bien un prolongement à la maison.
  • Pour l’enfant en échec, les devoirs ne sont que source de stress et d’angoisse
  • Le temps non scolaire de l’enfant ne doit pas être monopolisé par l’école
  • Le temps habituellement consacré aux devoirs doit être libéré pour faire autre chose (lire, pratiquer une activité culturelle ou sportive…) et faire autrement.
  • Les devoirs sont la cause de conflits entre parents et enfants. Ce climat est contreproductif. Il met l’école plutôt du côté des contraintes et n’incite pas au plaisir d’y aller.
  • Ce n’est pas le rôle des parents de remplacer les insuffisances de l’Ecole, ni de contrôler ce qui y est fait, ni de chercher à reproduire (mal) ce que font les enseignants
  • Les parents les plus éloignés de l’Ecole se trouvent parfois dépourvus face à un exercice considéré comme simple par les enseignants. Cela constitue une base de conflit potentiel entre élève et école.