L’école
doit promouvoir l’égalité entre filles et garçons comme toutes
les égalités.
Nous
nous sommes réunis en collectif pour l’égalité filles/garçons
face aux attaques que subissent les écoles et toutes les initiatives
valorisant l’égalité filles/garçons.
Ce
collectif n’agit pas seulement en réaction aux « anti-genres »,
aux JRE…, il a pour but de fédérer les actions des différents
partenaires pour favoriser l’égalité filles/garçons en amenant
les enfants, et à travers eux toute la société, à questionner les
préjugés qui font obstacle au développement personnel des jeunes,
qui justifient les traitements inégaux et les violences faites aux
femmes.
Nous
nous engageons comme partenaires de l’Education nationale pour
soutenir les actions promouvant l’égalité filles/garçons.
Nous
voulons rappeler que l’égalité ne doit pas être considérée
comme une opinion car elle fait partie des fondamentaux de la
République. L’égalité en droit ne suffit pas, on doit travailler
pour qu’elle soit réelle dans tous les domaines de la vie et
l’école est un lieu essentiel d’apprentissage de ces valeurs.
Nous
sommes inquiet-e-s des déclarations du Ministre de l’Education
nationale Mr Hamon concernant la poursuite de l’ABCD de l’égalité.
Ce programme a été expérimenté dans notre département. Nous
ignorons ce qui a été réalisé, s’il y a eu des obstacles, ce
qui pourrait être amélioré.
Il
est important de donner à voir ce qui a été fait, de rendre
lisible ces actions car l’ABCD de l’égalité ne doit pas rester
une simple expérimentation mais aussi à terme intégrer les
programmes d’apprentissage de l’enseignement.
En
effet l’égalité n’est pas une matière supplémentaire, ni une
option ou un supplément d’âme, c’est une valeur
transdisciplinaire de l’école.
Les
stéréotypes de genre sont insidieux. Ils sont ancrés dans nos
habitudes et il est difficile de prendre conscience de tout ce que
chacun de nous portons comme préjugés. Il faut que l’institution
et ses partenaires réfléchissent aux outils à mettre à
disposition des enseignants pour agir quotidiennement pour l’égalité
filles/garçons en luttant systématiquement contre les stéréotypes.
Il
nous paraît opportun qu’une intervention publique de M. le DASEN
ait lieu à la rentrée afin de dénoncer les attaques contre l’ABCD
de l’égalité et rappeler que l’éducation à l’égalité
filles/garçons à l’école fait partie des fondamentaux de la
République.
Nous
sollicitons aussi M. le DASEN afin qu’il s’adresse à l’ensemble
des enseignants et des intervenants sur la nécessité de l’éducation
à l’égalité filles/garçons à l’école et sur son soutien aux
personnels. Ce message, essentiel, pourrait apparaître dans la
lettre de rentrée ou par note de service. Une fois inscrit dans les
textes, les enseignants pourront plus aisément répondre aux parents
qui s’adressent à eux sur ces questions.
Les
parents pourraient être informés au travers d’un document
expliquant les programmes de l’école ou d’une lettre qui
pourrait être distribuée pour rassurer ceux qui s’inquièteraient
des objectifs de l’égalité filles/garçons.
Nous
préparons un site dont l’objectif est
sera de mutualiser et diffuser les outils sur l’égalité
filles/garçons dont nous disposons. Nous espérons une aide
logistique et surtout un lien pour intégrer le site de l’ABCD de
l’égalité.
Il
est nécessaire d’instaurer une véritable formation destinée aux
enseignants mais aussi au personnel périscolaire. Il faut pour cela
une formation qui laisse le temps d’interroger les pratiques et les
représentations. Elle doit être notamment intégrée à la
formation initiale à l’ESPE.
C’est
l’implication forte de l’institution, des enseignant-e-s, des
personnels, des partenaires de l’école et des parents qui pourra
faire reculer les inégalités filles/garçons.
Signataires :
CEMEA
Aquitaine, FCPE 33 (Fédération
des Conseils de Parents d’Elève), FRANCAS
de la Gironde, GFEN
(Groupe Français d’Education Nouvelle),
La Maison des Femmes, OCCE
(Office Centrale de la Coopération
à l’Ecole), Planning Familial 33,
SNUipp
- FSU 33,
Union Départementale CGT 33.