lundi 19 décembre 2011

Les suppressions de postes pour la rentrée 2012 ont été dévoilées et aucune académie n'est épargnée.

Les suppressions de postes pour la rentrée 2012 ont été dévoilées et aucune académie n'est épargnée. Avec des conséquences dénoncées par les syndicats.

La mauvaise nouvelle est arrivée avec quelques jours d'avance sur Noël, mais dans des délais ordinaires. Tout le monde savait que 14 000 postes supplémentaires seraient supprimés dans l'éducation nationale à la rentrée 2012, s'ajoutant aux 65 000 qui se sont déjà évaporés depuis 2007, selon le principe très rigide de la RGPP (non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite). Restait à savoir à quelle sauce seraient mangées les différentes académies avec cette nouvelle saignée.
On connaît depuis ce week-end le projet de la rue de Grenelle par région, en s'appuyant cependant sur un budget 2012 pas encore voté puisque les socialistes freinent des quatre fers au Sénat. Mais ce n'est très certainement qu'une question de temps. Les syndicats enseignants vont donc pouvoir passer les vacances de fin d'année sur ces projets, avant les réunions académiques de janvier-février qui permettront une répartition des suppressions de postes d'enseignants… par département cette fois.

« On est inquiets »

En attendant d'en arriver à ce niveau de précision, aucune académie n'est épargnée par les coupes, alors que les effectifs des élèves augmentent partout dans le primaire et le secondaire. Pour reprendre une formule, le Mammouth est désormais à l'os. Dans la région, Bordeaux perd 203 postes dans le primaire et 230 dans le secondaire ; Midi-Pyrénées 227 dans le primaire et 70 dans le secondaire ; enfin, Poitou-Charentes 129 postes dans le primaire et 58 dans le secondaire. Bordeaux fait donc partie des académies les plus touchées, même si elle reste derrière celles du nord-est de la France, où l'on prévoit jusqu'à 500 postes supprimés.
« C'est vrai que l'on est inquiets des conséquences. Il risque très certainement d'y avoir des fermetures d'écoles et de moins en moins de Rased (réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté) », concède Yves Borde, secrétaire régional de la FSU Aquitaine (Snes + Snuipp, principal syndicat des enseignants). Les recteurs vont maintenant devoir utiliser un certain nombre de leviers pour supprimer ces postes en limitant les conséquences quant au nombre d'élèves par classe et aux fermetures d'écoles.
Un tiers des Rased avaient déjà été supprimés. Il est probable qu'un autre tiers disparaîtront à la rentrée 2012. Pour le secondaire, il sera possible de jouer à la marge sur la réforme des lycées. Notamment celle des voies technologiques et professionnelles, qui devrait permettre la suppression de la majorité des postes au lycée. « C'est encore un coup dur pour l'éducation. On peut aussi s'attendre à voir des classes un peu plus chargées ici et là », ajoute Jean-Pascal Méral, du Snes Aquitaine. La politique des heures supplémentaires proposées aux enseignants sera aussi développée et le remplacement des absents un peu moins bien assuré.
Dans le primaire, outre une nette augmentation attendue « des fermetures de classes » et « du nombre d'écoliers par classe », la représentante girondine du Snuipp, Françoise Le Lann, annonce « la quasi-disparition de la scolarisation des 2 ans ». « Il est probable que le choix sera fait de couper des postes à la maternelle. Cela ne semble pas poser de problème au ministère d'entasser les élèves avant le primaire. » La syndicaliste craint également une augmentation des effectifs de l'éducation prioritaire. « On ne s'attendait pas à tant de suppressions pour l'académie… »

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