mardi 15 septembre 2009

Note d'information sur la grippe A/H1N1

La FCPE a analysé les différentes mesures de prévention mises en place par le ministère de l'Education nationale en cas de pandémie grippale en France cet automne.
La grippe est une infection respiratoire aigue, due à un virus, très contagieuse.
Le virus de la grippe actuelle est un virus de type A, c’est à dire susceptible de provoquer une pandémie (la pandémie est une épidémie due à un nouveau type de virus et qui a une grande diffusion géographique). L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé en juin 2009 la situation de pandémie mondiale pour le nouveau virus A/H1N1.
Ce dernier résulte de la combinaison de différents virus (porc, humain et aviaire) et se transmet d’homme à homme par la voie aérienne (toux, postillons…), le contact rapproché avec une personne infectée (en se serrant la main, en s’embrassant…), le contact avec des objets contaminés par une personne malade (poignée de porte…).
Toutes ces raisons ont amené le gouvernement, et notamment le ministère de l’Education nationale, à prendre différentes mesures de prévention au cas où la pandémie se déclarerait en France à l’automne. Ce dispositif, présenté le 18 août 2009, prévoit 3 objectifs : l’information, le traitement des cas groupés et la continuité administrative et pédagogique. Deux circulaires et une note de service ont été publiées au BOEN n° 31 du 27 août 2009.
Pour la FCPE, la volonté affichée de Luc Chatel de tenter d’anticiper les conséquences « scolaires » de l’éventuelle pandémie de grippe A/H1N1 est une bonne chose, mais cela reste un exercice difficile, tant les incertitudes restent nombreuses. Et il n’en reste pas moins que la grippe ne fait pas à elle seule l’actualité de la rentrée cette année, il y a de nombreux autres sujets à traiter.
Néanmoins, les éléments dont nous sommes certains sont que les enfants sont la cible privilégiée du virus et que la collectivité reste un facteur décisif de sa dispersion. Faire éclater cette collectivité ne peut que ralentir la propagation du virus, d’où l’intérêt de renvoyer les enfants dans leur famille, mais elle ne suffira pas à arrêter l’épidémie. Fermeture d’une classe à partir de trois enfants malades: C’est le préfet, responsable de la sécurité sanitaire des populations, qui décide de la fermeture d’une classe ou d’une école, même si le signalement des cas et les premières mesures d’ « isolement » sont du ressort du directeur d’école ou du chef d’établissement.
Le niveau classe limite le nombre d’enfants devant être exclus de l’école, mais ne soyons pas dupes, une classe n’est pas un lieu « étanche » et cette mesure risque de devoir s’étendre aux établissements en cas de pandémie.
Le seuil de trois enfants atteints des mêmes symptômes dans un même groupe est considéré comme ne pouvant pas relever du hasard. Il s’agit forcément du signe d’une contamination collective ou mutuelle. C’est un seuil universel qui vaut aussi, par exemple, dans les cas d’intoxication alimentaire. Il peut donc justifier pour le cas de la grippe A que la collectivité soit éclatée pendant une période de six jours, afin de stopper le processus de contamination.
Une fermeture large des écoles et établissements s’accompagnerait nécessairement d’une fermeture des lieux publics, des transports, etc.
Solidarité:
Les difficultés des parents d’élèves (qui sont pour la majorité des salariés) à assumer la garde de leurs enfants, même non malades, risquent d’être très importantes, si la durée de la fermeture des classes dépasse les six jours. Mais pour les raisons évoquées plus haut, il est impensable de recréer une collectivité pour les accueillir. Peut-on recourir à une solidarité nationale qui aiderait les entreprises à prendre en charge l’absentéisme des parents obligés de garder leurs enfants malades ou pas, sous forme d’aide financière ou de congés supplémentaires ?
En tout état de cause, il faut qu’il soit reconnu qu’en cas de fermeture d’une classe ou d’une école, tous les enfants sont réputés malades et que la règle des congés et des droits d'absence s’applique donc pour tous les parents.
Affichage des cours sur Internet et sur les chaînes télévisées publiques :
Nous savons très bien que tous les enfants ne pourront pas bénéficier de cette alternative, et que cela se fera au détriment des élèves les plus fragiles.
Si l’arrêt des cours devait se généraliser et durer plusieurs semaines, l’Education nationale ne pourra faire l’économie, dès la réouverture des établissements, d’une réflexion indispensable pour un rattrapage généralisé des cours. Il ne sera pas question de faire comme si le problème avait été réglé par cet affichage et que tous les élèves avaient ainsi pu effectuer des apprentissages normaux. Depuis quand un cours télévisé peut-il remplacer complètement l’enseignement prodigué par un professeur ?
A noter qu’il est également prévu que chaque établissement ait un référent pédagogique en cas de fermeture.
Information et prévention :
Comment se fait-il que la médecine scolaire n’ait pas été contactée ? Son rôle en termes de prévention et d’information sur les gestes pouvant éviter ou diminuer la propagation du virus nous semble essentiel auprès des enfants et des adultes des établissements scolaires. Cet « oubli » ne peut s’expliquer que par l’insuffisance manifeste du nombre de ces personnels ?
Si la diffusion d’une plaquette informative auprès des parents est intéressante, elle ne suffira pas. Il s’agit pour la FCPE d’analyser les besoins et de reconstruire un service de médecine scolaire efficace, pour cette pandémie comme pour les autres situations de crise.
Rappel des mesures de prévention :
- Se laver soigneusement les mains plusieurs fois par jour. Mais quid des nombreux établissements dans lesquels les points d’accès à l’eau sont trop peu nombreux et le savon et le matériel de séchage absents ?
- Utiliser de mouchoirs en papier pour éternuer ou tousser et les jeter ensuite dans une poubelle fermée.
- Eviter, dans la mesure du possible, tout contact avec une personne malade.

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