jeudi 25 octobre 2012

Vivre mieux à l'école pour bien apprendre

La FCPE a été reçue vendredi 19 octobre au matin par Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale, dans le cadre de la consultation sur la préparation de la loi d’orientation et de programmation. Le ministre a également reçu dans le courant de la semaine dernière en réunion multilatérale les organisations syndicales, les associations de collectivités territoriales, le CAPE (Collectif des associations partenaires de l’Ecole), les représentants des établissements privés et les organisations lycéennes. La réunion à laquelle nous étions conviés aurait dû se tenir en multilatérale avec la PEEP (il est à noter que Vincent Peillon a heureusement rompu avec l’habitude de ses prédécesseurs de recevoir également l’UNAAPE) mais ses représentants n’étaient pas présents. Nous n’avons, bien entendu, pas encore le projet de loi à cette heure.
En préambule, le ministre a indiqué que la question des temps éducatifs ne figurerait a priori pas dans la loi puisque le nombre annuel de semaines de classe, fixé par la loi de 89 dite loi « Jospin », ne serait pas modifié. Il a également indiqué que la concertation n’ayant pas permis de dégager des éléments de consensus suffisants, la refondation du collège et du lycée serait traitée dans un deuxième temps, avec des discussions qui reprendront dès le début 2013. Pour le lycée notamment, une réforme structurelle doit être réfléchie pour régler le problème de la hiérarchie entre les trois voies (et entre les séries au sein de la voie générale).
Le ministre a annoncé qu’un agenda social sera établi, auquel les fédérations de parents seront associées. Il a enfin confirmé que la loi devrait être écrite pour la fin du mois d’octobre, qu’une discussion interministérielle a débuté en parallèle. Une fois rédigée, la loi devra passer notamment devant le conseil constitutionnel avant d’être présentée en conseil des ministres vers la mi-décembre et inscrite au calendrier parlementaire pour début janvier. Les consultations et négociations vont se poursuivre tout au long de cette semaine, où nous devrions être reçus une nouvelle fois.
Pour ce qui est du contenu, nous avons rappelé que le rapport de la concertation sur la refondation de l’Ecole a affirmé : « La refondation sera pédagogique ou ne sera pas ». Remise en cause du « triptyque » notes/devoirs/redoublement, transformation de la relation pédagogique en classe, formation professionnelle initiale et continue des enseignants, nous avons demandé que tous ces éléments figurent dans la loi pour que l’Ecole assure enfin la réussite de tous. Le ministre a assuré que la transformation pédagogique faisait partie des acquis de la concertation et rappelé qu’elle se retrouvait dans les arbitrages du Président de la République qui s’était engagé sur le contenu pédagogique de la refondation. En ce qui concerne la formation des enseignants, la FCPE a rappelé sa demande d’une formation initiale plus longue que ce qui existait avant la suppression des IUFM et que la formation continue soit obligatoire. Le ministre partant sur l’hypothèse d’un recrutement en fin de première année de master (M1), avec un statut de professeurs-stagiaires pour la deuxième année de master, la FCPE a soutenu, elle, le principe d’une entrée sur examen à la fin de la licence (L3) dans les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE), débouchant sur une formation professionnelle en deux ans, en l’alternance et avec simultanément des contenus académiques et professionnels, avec un concours de recrutement à la clef (en fin de master ou M2). Les élèves-professeurs pourraient se voir attribuer une allocation d’études pour les aider à financer leurs deux années.
Le ministre a bien rappelé la vocation des futures ESPE à former aussi bien les enseignants que les autres personnels éducatifs, dans et hors Education nationale (animateurs sportifs, directeurs de centres de loisirs, par exemple), mais il envisage d’y parvenir en plusieurs temps, sur la mandature. Le concours qu’il envisage en M1 comprendra une partie professionnalisante et des éléments disciplinaires. Tous les niveaux d’enseignement seront formés dans les ESPE. Le master sera un master professionnel et non recherche, même si la formation comprendra des éléments concernant l’innovation et la recherche. Concernant les rythmes, manifestement, aujourd’hui, le choix du ministre est conditionné par des tensions contradictoires. Il y a l’intérêt de l’enfant, qui commande de limiter le temps scolaire à 5 heures par jour et d’étaler sur la semaine et l’année. Donc de supprimer deux semaines de vacances l’été pour ne pas faire perdre d’heures de classe aux élèves. Il y a l’intérêt des enseignants, qui ne veulent pas travailler plus de jours sans compensation même à nombre d’heures annuel inchangé. Il y a les intérêts des collectivités, qui ont peur de devoir payer pour le temps que l’Education nationale n’assurera plus. Et il y a les intérêts de l’industrie du tourisme qui ne veut pas que la durée annuelle des vacances diminue et leurs bénéfices avec.Nous avons continué à faire valoir l’intérêt supérieur des enfants et la nécessité d’organiser les temps éducatifs et scolaire en fonction d’eux et d’eux seulement et rappelé inlassablement les engagements de François Hollande, candidat à l’élection présidentielle, dans ses réponses à la FCPE et à la JPA : pas de réduction du temps de classe global, allongement de l’année scolaire et semaine de 4 jours et demi.
Nous avons défendu une organisation de la journée scolaire avec un temps d’accueil le matin et une pause méridienne allongée avec des activités périscolaire articulées aux activités scolaires. Nous avons souligné qu’au-delà de l’allongement de l’année scolaire sur plus de 36 semaines, il conviendrait déjà de faire respecter ces 36 semaines aujourd’hui dues aux élèves mais très rarement respectées par le calendrier scolaire qui en compte plutôt 35…
Nous sommes également revenus sur nos exigences dans le second degré : pas plus de 6 heures par jour, une pause méridienne de 90 minutes minimum, ce point relevant exclusivement de l’Education nationale et de son organisation interne, sans incidence sur le temps de travail des personnels.
Nous avons également souligné la nécessité de concentrer les efforts sur la scolarité commune obligatoire pour assurer continuité et cohérence jusqu’à l’acquisition par tous les élèves du socle commun rebaptisé « de connaissances, de compétences et de culture ». Pour assurer cette cohérence, nous avons de nouveau plaidé pour la création d’une structure de coordination pédagogique et de coopération entre école primaire et collège. Le ministre a indiqué que la loi contiendra des éléments pour favoriser et même organiser la liaison CM2/6ème et qu’elle encouragera l’expérimentation de réseaux écoles/collège autour de l’acquisition du socle commun, avec de possibles échanges de services entre enseignants et des réunions de concertation.

A très vite pour de nouvelles informations !

Jean-Jacques HAZAN,
Président

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